Une chambre en plein air, sexy ? [Zara]

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L'eau de la source dans laquelle Emmanue avait plongé quelques heures plus tôt était d'une tiédeur parfaite. Le soleil était maintenant à son zénith et le jeune homme était étendu sur le tapis d'herbe tendre verte. En maillot de bain, il se laissait dorer par le soleil de l'après-midi. Il n'était pas le genre de garçon à se prélasser tous les jours sous l'astre de lumière ni à aller dans une salon de bronzage, mais une fois de temps en temps, se ressourcer faisait du bien. Après l'entraînement de cette matiné, il n'était pas d'humeur à s'enfermer dansa une salle d'exercice. Le coach n'avait pas arrêté de crier après eux, en particulier sur Emmanuel, vu son passé. Les autres joueurs étaient tous restés silencieux durant la tirade. Ils n'avaient pas osé dire un mot pour contrarier encore plus l'homme. Quand au jeune gardien, il était parti furieux de son entraînement, avait claqué la porte des vestiaires et avait ensuite été obligé de subir un entraînement punitif pour son attitude. Le tout n'était pas mérité, mais il s'y était plié sans le moindre ronchonnement. Emmanuel ne contredisait pas les ordres, mais son regarde en disait long.

C'était pour cela qu'il était maintenant étendu, une paire de lunettes de soleil sur le nez, un bouquin d'architecture allemand dans les mains. Il s'était donné le défi de construire une magnifique cabane en bois de ses propres mains, en utilisant les matériaux que la nature lui donnait. Il avait commencé la base, en installant des poutres. Il n'avait que de vulgaire outils de base, mais il aimait construire les choses à la sueur de son front. Rien n'était mieux pour sa colère intérieur que de scier avec énergie un morceau de bois. Le toit n'était pas encore installé. Il avait semé de la mousse pour faire le plancher. En fait, le résultat allait être une grande chambre à coucher extérieure, avec un lit naturel. Il avait tellement hâte de terminer son projet. Il était en train consulter une partie de son livre pour la construction du toit, quand il entendit un craquement de branche.

ÊTA PI · ÊTA PI - ADMIN - **Zaralynn E. Kensington**

Ce jour-là s’annonçait un peu beaucoup comme les autres. Cela en était presque malheureux, mais non. La routine n’effrayait pas Zaralynn dans le sens où pour elle, chaque jour était forcément unique et qu’ainsi, rien ne pouvait l’enfoncer dans un train-train quotidien. C’est pourquoi, aujourd’hui, pour rendre unique ce jour par rapport aux précédents, elle décida de se faire une balade sur la plage. Sentir le sable chaud couvrir ses pieds et les écumes murmurer ne faisaient que de l’attirer. Elle fixa alors son lieu tout en se préparant. Cette fois, elle n’oublierait pas son maillot de bain comme une imbécile. En effet, se taper autant de marche pour juste s’allonger, c’est chouette, mais pas aussi bien que de nager avec les vagues. C’est ainsi qu’elle revérifia qu’elle avait tout : maillot de bain déjà porté sur elle (comme ça, c’est fait hein), serviette de bain et un bon livre sur la Chine. Pourquoi ce livre ? La jeune Eden avait une idée qui lui trottait dans la tête : partir là-bas étudier un an. Il fallait l’admettre, Zaralynn était le genre de personne qui adorait bouger quand rien ne la retenait ici, du moins quand tout allait bien en fait.

La jeune femme enfila ses vieilles tongs Tang Frères et marcha d’un pas joyeux vers la plage. Il faisait bon aujourd’hui ; c’est pourquoi elle pu se balader avec juste une chemise blanche longue au-dessus de son maillot. Puis cette tenue était commune à tous. Parfois, il y en avait même qui allait à la plage à poils, c’était drôle et intéressant comme concept. En tout cas, la jeune femme pensait à tellement de choses ce jour-là qu’elle loupa sa destination sans s’en rendre compte. Qu’est-ce qu’elle pouvait être tête en l’air, et cette occasion confirmait bien la chose. Elle qui pour une fois était totalement bien préparée pour nager, se rouler dans le sable comme un mammouth dans l’eau (y), avait loupé sa destination. C’était dommage, mais elle ne se prit pas plus la tête que ça. Après tout, elle avait son livre et de quoi s’allonger au propre. Le temps était avec elle et par chance, elle trouva l’entrée d’un endroit plutôt calme : la forêt.

Zaralynn y entra d’un air calme et apaisée. Profitant de ce climat, elle s’aventura sans trop savoir où elle s’arrêterait encore. Puis, cette forêt présentait des cartes pour les visiteurs histoire de ne pas se perdre. Encore fallait-il trouver ces prétendues cartes. Mais là n’était pas l’angoisse. Non. Son calme commençait peu à peu à disparaitre laissant place à une incertitude accompagnée d’une crainte. Elle n’en était pas certaine, mais la silhouette pas loin d’elle lui était drôlement familière. Un peu trop même. C’est lorsqu’elle pu mettre un prénom et une histoire sur la personne à moins de dix mètres qu’elle, que la peur commençait à l’étrangler. Eden voulait partir en courant. Elle se mit à reculer silencieusement et écrasa comme une merdouille une branche. Elle ne pu s’empêcher de lâcher un petit « Satanée branche » avant de trouver une solution digne du système D. Son esprit lui ordonna de se cacher derrière le plus gros arbre à l’horizon en attendant que la personne face à elle, retourne à sa lecture. C’était plus pratique pour fuir ensuite.

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Emmanuel releva instantanément la tête. Il eut seulement le temps de voir une ombre se faufiler derrière un arbre. Il resta perplexe un moment. On ne sa cache pas comme cela sauf si on a une raison assez profonde de le faire. Le jeune homme ne retourna pas dans son livre comme la jeune femme le souhaitait. Il fixait l'endroit où avait disparu l'étrange personnage. Il n'aurait su dire si il était une femme ou un homme. Il avait été trop rapide. Il retourna son bouquin face contre terre pour garder sa page, s'assit en tailleur et ne bougea pas. Il serait patient. Parfois les gens sont d'étranges animaux qui ne demande que de la douceur et de la patience pour montrer leurs vraies couleurs. Emmanuel attendit aussi longtemps qu'il le pu. Son esprit lui indiqua soudainement que la curiosité ferait surement sortir l'être timide caché derrière le gros arbre. Avec souplesse, le jeune homme se releva et entreprit de continuer la construction de sa petite cabane de bois. Il abattait avec force la hache sur les rondins à ses pieds.

Emmanuel ne se retourna pas une fois vers la cachette de son/sa visiteur(se). Dos à lui/elle, il se concentrait sur son travail. La sueur roulait sur son dos musclé se contractant à chaque coup de hache. Ses fortes épaules travaillaient de concert avec lui. Il était magnifique à voir pour toute âme féminine qui aurait eu le loisir de l'observer, sans chandail ... menoum ! Le soleil continuait sa course dans le ciel d'un bleu éclatant. Le bruit de l'eau tombant d'une chute de plusieurs mètres mélangé au chant des oiseaux de la forêt formaient un doux timbre pour les oreilles des deux jeunes gens. Emmanuel sentait encore sa présence, mais il n'osait pas tourner la tête pour voir si il/elle était sorti(e) de sa cachette. La cabane avançait rondement. Elle avait maintenant une structure pour son toit qui ne tarderait pas à venir chapeauter la construction. Emmanuel en était fier.

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Cela ne pouvait pas être possible. Il ne pouvait pas être l’Emmanuel Davis qu’elle avait rencontré il y avait quelques années de cela, en Allemagne. En partant, elle avait vivement espéré ne jamais le revoir pour ne pas se foutre de nouveau dans un merdier total. Elle était partie sans lui dire un mot, sans même lui laisser une lettre ou un signe de sa disparition. Non, rien. Elle avait joué ses voleuses du dimanche et égoïstes du mercredi (aucun rapport xD). Zaralynn n’avait jamais accepté la vérité en face, ce qui la motiva énormément à partir. Eden tenait beaucoup à Emmanuel, un peu trop peut-être et, n’ayant jamais connu ce sentiment d’indépendance, elle ne voulait pas y gouter. Surtout en voyant le couple que ses parents formaient, ce n’était pas du beau. Mais ça, jamais Emmanuel ne l’aurait su, de tout ce bordel qu’il créait dans sa tête à force de se voir, et jamais il ne le saurait tout court. Cependant, penser au passé ne l’aidait guère dans sa situation actuelle.

En jetant un rapide coup d’œil cinq minutes plus tard vers Emmanuel, elle se rendit compte qu’il s’en foutait. Peut-être n’avait-il rien entendu finalement, vu la manière à laquelle il s’attelait à son travail : la construction d’un toit pour une espèce de petite cabane. Elle retrouvait bien l’Emmanuel qu’elle connaissait jadis, aussi passionné et persévérant dans ses plans. Ce qui l’effraya davantage. Comment réagirait-il en la voyant ? Certainement mal vu qu’elle avait refusé de garder le contact sans justification. C’est pourquoi Zaralynn trouvait bon de se barrer d’ici le plus vite possible. Les retrouvailles auraient été beaucoup trop prématurées et, elle ne se sentait pas prête à l’affronter de nouveau. Devoir se justifier, expliquer ses motivations et son comportement. Cela était bien trop difficile pour elle. Mais, elle s’accorda quelques minutes de plus pour voir l’avancement des travaux. Une fois qu’il eut terminé son toit, elle enfila sa tenue de voleuse pour partir silencieusement. Seulement voilà, elle se rendit compte après vingt-mètres qu’elle avait oublié son sac derrière l’arbre. Zara ne pouvait le laisser là, son portefeuille avec ses papiers étaient dedans.

Kensington était condamnée à la malchance. Celle-ci regretta amèrement de ne pas être retournée sur ses pas. C’est alors qu’elle reprit le chemin inverse pour récupérer ses affaires. Elle y arrivait presque mais un écureuil sorti de nulle part. Les conséquences ? Un petit cri de surprise, une chute sur les petites branches d’arbres et, une prière. Elle était méga cuite. Elle aurait pu se lever d'un coup et courir d'un coup, mais elle savait qu'Emmanuel n'était pas totalement stupide. Il aurait été poussé par la curiosité et aurait couru après la personne qui venait de pousser un cri de panique. Il était peut-être l'heure d'affronter la personne qui comptait énormément pour elle, et qu'elle avait osé abandonner.

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En entendant le petit cri venant de derrière lui, Emmanuel faillit se hacher un doigt. Malheureux qu'il était. Il laissa tomber l'instrument sur le tapis de mousse et se retourna rapidement. Il ne vit qu'une paire de jambes sortant d'un buisson en fleurs. Il resta planter là comme un pauvre con durant quelques secondes et se décida enfin à avancer vers la personne qu'il espérait voir depuis un bon moment déjà. Pas à pas, il se rapprochait de l'étrange personnage qui semblait être une femme. Quand il arriva à sa hauteur, il tendit le bras et l'aida à se remettre sur pieds. Il la lâcha subitement, interdit. Le visage qui s'offrait à lui était le dernier qu'il aurait cru voir en cette journée. Le sien demeurait sans aucune expression. Il recula de quelques pas et un flot de souvenir vinrent envahir ses idées. Il fronça les sourcils. La douleur aussi poignante refaisait surface en lui. Le froid entre eux était plus que glacial. Ils se faisaient face sans un mot. Emmanuel se rappellait très bien du message que la petite voix électronique lui avait dit le jour du départ de Zaralynn.

Le numéro que vous tentez de rejoindre n'est plus valide.

Emmanuel avait courut jusqu'à sa maison pour y découvrir qu'elle n'y vivait plus. Il avait fait tous les endroits où ils se voyaient pour enfin admettre la perte d'un être cher. Il avait longuement pleuré du haut de ses 17 ans. Sa fête avait été une catastrophe. Il avait perdu énormément de masse musculaire et malgré cela, il avait été sélectionné pour faire partie des Capitols de Washington durant un camp de hockey aux États-Unis. Il s'était alors donné corps et âme dans sa passion, essayant vainement de l'oublier. Àprès plusieurs années, il avait enfin fait une croix sur leur relation. Il s'était débarassé du fantôme qui opprimait sa poitrine, mais le retour de la jeune femme ravivait tous les démons de ses dernières semaines en Allemagne. Pourtant, en la voyant, toujours aussi belle, il fut incapable de la haïr pour ce qu'elle avait fait. Il le voulait de toute ses forces. Il désirait ardement plonger dans le lagon tout près pour effacer la vision de la jeune femme. Emmanuel en fut tout aussi incapable. Il la fixait de son regard intense et pénétrant. Il était dur. Il recula encore de quelques pas comme un animal blessé en secouant la tête. Il ne voulait pas s'attacher à elle pour qu'elle disparaisse encore une fois de sa vie en creusant un profond sillon. Non ... il ne la laisserait plus le blesser comme elle l'avait fait.

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Elle sentie une aide qui la relâcha aussi subitement. Zara comprit rapidement qu’elle avait été démasquée. Celle-ci s’en voulait encore plus de l’avoir subitement laissé. En le revoyant d’aussi près, en sentant son souffle et le contact de leur peau, elle ne pu s’empêcher de ressentir ce qu’elle rejetait tant. Eden se souvint de nouveau pourquoi elle était partie, mais là, les choses semblaient bien différentes. Rongée et tuée par le remord de lui avoir fait tant de mal, Zaralynn chassa toute idée de partir de nouveau, elle n’en avait plus la force. Bien qu’elle savait qu’au fond, l’idée lui restait dans un tiroir au coin de sa tête. Faire confiance en un sentiment jamais exploité était l’une des expériences les plus effrayantes. Se faire également à l’idée qu’à l’époque, rien n’était réciproque avait tendance à la manger petit-à-petit. Partir lui avait offert une nouvelle vie. Mais il fallait se rendre à l’évidence, on ne fuit pas aussi facilement les démons de son passé.

Ayant l’air encore plus stupide dans la position dans laquelle elle pouvait se trouver. Zaralynn prit son courage à deux mains pour s’extraire du buisson de fleurs. Quelle ironie d’être tombée sur des fleurs, plante qu’on offre à des occasions heureuses. Ce n’était pas qu’elle était malheureuse de le voir, mais elle avait peur. Peur de lui faire du mal à nouveau et de devoir faire face à Emmanuel. Eden avait grandie et mûrie, il était peut-être l’occasion de lui parler. Lui dire la vérité sur son départ ? Pure folie ! Personne n’en ressortirait indemne. La possibilité de se jeter dans le lac était toujours une excellente option au contexte actuel. Situation désespérée, acte désespéré. Un peu comme il y a de maigres années auparavant. Non, elle ne pouvait pas fuir. Kensington voulait vraiment lui sauter dans les bras et s’excuser d’avoir été une si mauvaise amie. En se rappelant comment il l’avait lâché, elle ne préféra pas faire de geste brusque.

▬ Emmanuel. Emmanuel. Je... Je… suis vraiment désolée. Je suis la pire des garces sur terre, la pire des amies, la plus néfaste des personnes.

Elle se faisait toute petite. Ce qu’elle venait de dire était d’une telle banalité qu’elle aurait parfaitement compris la peut-être future réaction négative. Après tout, il avait surement bien souffert, c’était normal qu’elle se reprenne un retour. Mais il lui était impossible de se mettre à nu et lui expliquer ses motivations passées. Cela aurait été lui donner un peu plus de confiance, et être encore plus attachée à lui. Mon dieu, elle représentait un danger même envers elle. Zara ne savait vraiment pas comment il aurait réagit. Cela faisait si longtemps que les mots sortis de sa bouche ne lui étaient pas destinés. Le pire dans tout ça, c’est la dernière chose qu’elle lui avait dit tout en sachant qu’elle ne tiendrait pas parole « A demain Emmanuel ! Je suis heureuse qu’on soit aussi proche ! Je… t’apprécie énormément. » C’était définitif, elle voulait vraiment se cogner contre un arbre. En plus, il y avait l’embarras du choix.

▬ Je suis vraiment impardonnable. Si tu veux, je me noie dans le lac et tu cours. Je... Je... Emmanuel.

Lorsque Eden était nerveuse, elle parlait. Parlait, et encore parlait. Parfois pour rien dire, c'est vrai, mais c'était son moyen de décompresser. Cependant, même là elle n'arrivait pas à être calmée ni rien. Tout ce qu'elle voulait c'était retourner en arrière et ne plus faire les erreurs qu'elle avait pu commettre. Ainsi, son départ d'Allemagne n'aurait pas été aussi dur et douloureux. Se mettre une gifle, ouais ça sonnait bien comme solution.

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Emmanuel gardait les yeux rivés au sol. La revoir lui faisait tellement mal, mais on aurait dit que ce mal n'était pas tout à fait douloureux... Il aimait sentir cette douleur qui lui rappellait qu'il ne rêvait pas, que la fille à qui il avait mainte fois rêvé était devant lui. Ses yeux étaient d'un noir, assombris par les émotions, ils en étaient presque vampiriques. Quand les mots cruels qu'elle s'ingligeait sortirent de sa bouche, il redressa la tête pour la regarder droit dans les yeux. Il secoua la tête pour qu'elle se convaint que c'était faux. Il fit quelques pas dans sa direction, s'arrêta et recula. On aurait qu'il dansait un espèce de pas espagnol. Il était tellement hésitant. On aurait dit un jeune enfant qui ne sait pas s'il a le droit de toucher à quelque chose ou s'il serait puni. Emmanuel faisait presque pitié à voir. Un oiseau blessé sur le bord de la route ne vous aurait pas autant peiné à regarder. Il avait presque honte de lui. Les hommes devaient être forts, mais il en était incapable. Il voulait simplement se recroqueviller sur lui-même et revenir en arrière. Ne jamais la revoir pour ne plus jamais souffrir. Les émotions et les pensées qui surgissaient en lui étaient si contradictoires. Un moment il voulait subir cette douleur et l'autre, voulait s'en débarasser aussi vite que possible.

Les mots qui sortirent de la bouche de Zaralynn qui firent l'effet d'une claque en pleine face. Se noyer? C'était hors de question qu'elle mette fin à ses jours. Ils avaient encore tellement de belles choses à vivre ensemble. Un autre idée contradictoire qui avait percé sa cervelle. Il ne supportait pas de l'entendre dire des choses comme cela. Emmanuel la connaissait très bien et il s'était douté durant des années qu'elle n'était pas partie sans aucune raison. Il devait y avoir quelque chose. Elle ne serait pas partit sans lui dire un aurevoir, sans câlin, sans numéro de téléphone, sans promesse. À ce même moment, Emmanuel ne fit que suivre les élans de son coeur et sa bonne conscience. Elle n'était pas partit pour rien. Elle avait vécu quelque chose, un boulversement. Il tentait de se convaincre intérieurement et priait pour qu'il ne se soit pas trompé et qu'elle ne lui fasse pas faux pas une deuxième fois. Il fit un pas en avant, incertain comme un jeune patineur sur sa première lancée sur la glace. N'écoutant que son coeur, il l'enlaça sans un mot.

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Le voyant aussi hésitant et sans réponses, Zaralynn ne savait quoi faire. La jeune femme avait épuisé tout son stock d’énergie. Elle qui ce matin, s’était dit que ce jour serait encore plus unique que la veille. Elle qui s’était dit qu’elle irait à la plage nager, se prélasser et lire son livre ouvrant son imaginaire. Et bien, actuellement, elle était dans de beaux draps. Il fallait dire que la situation était encore plus compliquée. Elle ne parvenait pas à se fixer sur les émotions que pouvaient ressentir Emmanuel, bien qu’elle fût beaucoup plus tirée vers la haine. A voir le rude visage et le regard dur comme la pierre, cela ne pouvait pas être de l’amitié ou un sentiment tendre. Eden s’empêcha de nouveau d’ouvrir ce qui lui servait de bouche, histoire de ne pas envenimer les choses, déjà qu’elle en était championne olympique, médaillée en or cinq fois. Que faire ? Elle avait l’impression de se retrouver dans la même situation où elle avait annoncé à Beverly qu’elles étaient demi-sœur. A l’avenir, elle se jura de toujours rester dans ses plans et que si merdouille était, qu’elle rebrousse son chemin. Mais d’un côté, se retrouver là avait un côté agréable. Oui il était certain que tout devenait contradictoire, dans nos pensées et émotions. Vu le bordel qui résidait actuellement, la folie que son cerveau ne pouvait maitriser rendait l’événement encore plus douloureux-agréable-surprenant. Mais ce qui la tira de toutes tentatives de fuites (car ouais, ça lui trottait bien à l’esprit), elle sentie des bras. Les bras d’Emmanuel. Zaralynn qui n’avait pas l’habitude de pleurer se contenu du mieux qu’elle pu. Le bordel cérébral l’aidait beaucoup pour ne pas faiblir lacrymalement.

▬ Excuse-moi.

Qu’ajouter d’autres sinon ? Eden avait déjà lancé tout ce qui lui passait par l’esprit. Elle était même prête à lui proposer une partie de Tetris en gage de réconciliation et d’avancement vers demain. Or, le silence et les tremblements de Zaralynn la paralysaient totalement. Elle se sentait encore plus impuissante face à cet ami qu’elle avait tant chéri. Kensington ne l’avait jamais oublié, non, jamais. Il y avait toujours de petites choses qui lui rappelaient ses voyages, l’Allemagne et naturellement, monsieur Davis. Maintes fois, elle avait été tentée de lui écrire pour lui raconter un bobard justifiant son départ précipité. Mais le courage de lui mentir était bien trop pénible pour sa personne. Zaralynn Eden se souvint des quelques lettres qu’elle lui avait écrit sans jamais les envoyer. Les timbres étaient même collés et les enveloppes scellées. Quelle idiote elle pouvait incarner. Elle aurait du suivre des études d’art au lieu dans la communication. Pour une personne supposée être très expressive, elle se sentait bloquée. Zara espérait entendre la voix d’Emmanuel, mais c’était un caprice silencieux bien égoïste.

▬ Tu veux t’allonger et regarder le ciel avec moi ?

Cette phrase, elle l'a sorti naturellement sans le vouloir. Sa bouche avait agit avant que le cerveau lui en interdise. Pourquoi avait-elle sorti une telle demande ? regarder le ciel était une activité qu'ils faisaient, trouvant ça calme et rêveur. Tout ce qu'elle faisait était de déterrer encore plus les fragments qu'il avait sans doute bien enterré. Zara cherchait ainsi une solution pour rattraper ses mots, déjà que ses gestes étaient gravés.

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Emmanuel ne savait pas ce qu'il l'avait pris. Déterrer ainsi ses vieux cafards ne lui plaisait pas particulièrement. Il aurait nettement préféré effacer cet épisode de ses souvenirs et recommençer la construction de son logis comme si de rien n'était. Le hic c'était qu'il n'y avait pas rien. Une jeune femme aussi magnifique fut-il possible grelottait d'émotions entre ses bras musclés. Le jeune hockeyeur n'avait jamais était très émotionnel, mais cet instant lui fit venir les larmes aux yeux. Cette odeur ... ses cheveux d'une douceur incomparable ... ce corps frêle, mais entêté entre ses bras, l'essence même de sa vie, outre le hockey. Il ne savait trop que dire. La parlote n'était pas son point fort alors imaginez quand vos émotions remontent à la surface et veulent provoquer un barrage de larme dans votre gorge. Quand ils marchaient ensemble, du temps où ils étaient heureux, c'était elle qui animait toute la conversation. Lui ne faisait que l'écouter, mais ô combien il était attentif à ce qu'elle racontait. Emmanuel resta donc silencieux jusqu'au moment où elle s'excusa. Le nez enfoui dans sa chevelure, il ne répondit pas, mais la force avec laquelle il s'agrippait à elle était suffisante pour lui prouver qu'il n'était plus fâché.

Il lui releva alors le menton et elle put lire dans ses yeux combien il l'aimait. Peut-être pas de la manière dont elle aurait voulu, mais c'était si grand et si fort, qu'elle n'avait aucune raison de se plaindre. Il posa alors un baiser sur son front et laissa ses lèvres tout contre lui. En fermant les yeux, il se promit de ne plus jamais la laisser partir sans explication valable et que si elle le faisait, sa confiance en un être humain serait réduite à néant. Un flot de vieux souvenir l'assillir au moment où elle lui proposa de s'étendre sur le sol pour regarder le ciel. Le jeune homme secoua la tête négativement. Pas tout de suite. Il lui prit tout de même la main pour l'ammener dans sa cabane/chambre improvisée. Le tapis de mousse sous leur pas était d'une douceur remarquable. Les pieds nus d'Emmanuel le frôlèrent avec ravissement. Il l'invita alors à s'étendre à ses côtés. Collé sur elle, il se régalait de sa chaleur, son torse nu collé sur le sien. On aurait dit un jeune couple emporté dans un élan de romantisme dans une cabane aux fins fonds de la forêt. Des palpitations tout à fait masculines commencèrent à pénétrer dans ses veines. Emmanuel en fut très surpris et ne comprenait pas ce qu'il ressentait. C'était sa meilleure amie, la fille la plus importante à ses yeux, mais elle était aussi une femme à la chaire invitante. Les pulsions du corps n'allaient pas avec les émotions du moment. Il se décolla d'elle en rougissant.

Eum ... désolé, pulsions masculines... eum ... si tu vois ce que je veux dire ... je peux pas. Désolé.. eum !

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Tout se passait si lentement mais tout lui paraissait rapide. A la base voulant nager et finissant par se retrouver devant Emmanuel. S’en était presque ironique, non ? En tout cas, il était hors de question qu’elle perde davantage le contrôle et bizarrement, elle savait subitement ce qu’elle voulait. Après ces long mois couchés en années, toutes les incertitudes qu’elle avait pu avoir, elle savait ce qu’elle voulait. Ce qui n’était pas certain, ce fut qu’Emmanuel accepte, mais têtue comme elle pouvait l’être, rien ne lui semblait aussi bonne comme alternative. Cependant en y réfléchissant, ce qu’elle voulait paraissait également confus. Bref, dans sa tête c’était aussi bien rangé que bordélique à chaque secondes qui passaient. Son esprit continuait de fuser dans tous les sens, même une fois allongée près d’Emmanuel dans sa cabane fraichement terminée. Egoïstement, elle n’avait même pas remarqué la distance assez proche d’Emmanuel, tellement perdue dans son esprit. Seulement sa voix la réveilla de ce « coma ». Eveillée, elle ne savait plus où elle en était, ni même ce qu’elle pouvait dire. Pourquoi ne pas aller droit au but comme elle le faisait à chaque fois ? Il était temps de mettre les choses au clair. Mais bizarrement, lorsqu’elle comptait ouvrir la bouche, aucun son ne pu sortir. Etait-ce la peur ? La nostalgie ? Un autre sentiment aussi négatif ? Il était hors de question qu’elle faiblisse, elle savait ce qu’elle voulait dire. Prenant son courage à deux mains, elle se redressa lentement et se mit en tailleur devant Emmanuel. Zara prit une grande respiration avant de se lancer.

▬ Emmanuel, je t’aime énormément mais, car il y a toujours un mai malheureusement, je ne veux pas m’engager. J’ai été si abominable que je ne me pardonnerais pas si je devais de nouveau partir. Ensemble, nous avons vécu tant de choses que je ne veux pas risquer cette belle relation dans une relation amoureuse qui pourrait mal se terminer. Je sais que je complique beaucoup les choses, mais je ne prendrai pas le risque de te perdre en tant qu’être cher si quelque chose arrivait de mal.

Voilà, la jeune Eden venait de tout débiter d’un seul trait sans respirer. Elle attendait avec impatience la réponse d’Emmanuel. Zaralynn espérait tellement qu’il soit compréhensif, même si elle ne méritait pas autant de choix et de vœux. Ah quelle petite égoïste, il était vrai. Cependant, qui sait, cela ferait peut-être avancer les choses ? En tout cas, Eden ne savait que faire de plus pour le moment, sachant qu'Emmanuel était très peu causant à ce moment même, mais cela restait parfaitement compréhensif. Néanmoins, la jeune fille aurait tout donné pour remonter le temps. Rien qu'aujourd'hui pour ne pas avoir à confronter les méandres du passé.

HJ. Désolée, pas le temps de faire mieux >o<